Découvrez comment les senteurs sont explorées par les artistes pour transformer l’odeur en œuvre d’art.
Si l’on vous demande quels sont les sens auxquels fait appel l’art, vous nous répondrez probablement la vue, l’ouïe et éventuellement le toucher. L’odorat quant à lui, est souvent mis de côté dans les musées. Pourtant, de nombreux artistes tentent de renverser la hiérarchie des sens dans l’art en créant des œuvres olfactives.
Et on ne parle pas de parfums de l’industrie cosmétique ou d’odeurs liées à des créations culinaires. Sans remettre en cause le statut artistique du parfum ou de la cuisine, nous nous intéressons ici aux œuvres d’art muséales liées à l’odorat. Lorsque l’odeur intervient dans l’art et envahit les musées, c’est pour notre plus grand plaisir, ou pas…
Voici notre top 5 des œuvres d’art liées à l’odorat.
White Cube de Maurice Benavoun, 2014
A l’occasion de la FIAC, foire internationale d’Art contemporain, l’artiste Benavoun s’interroge sur le point commun qui lie toutes les œuvres d’aujourd’hui. Pour lui, il s’agit de l’odeur de peinture blanche liée au jour du vernissage. Avec l’aide d’un parfumeur, il réalise alors 20 fragrances donnant sa représentation olfactive d’une œuvre d’Art contemporain et sentant donc la peinture…
Osmobox d’Eduardo Kac, 2014
Connu, ou pas, pour ses œuvres de Bio-art à base de modifications génétiques, l’artiste Kac s’est également intéressé à l’art olfactif. Ce qui l’interpelle c’est que « Les odeurs entrent à l’intérieur du corps sans que nous en ayons conscience, ni ne puissions les contrôler. ». Il réalise alors huit boîtes noires identiques diffusant chacune une odeur et faisant du corps du visiteur une partie de l’œuvre. Ben oui, sans votre nez, l’œuvre n’existe pas vraiment…
Les fauves ont surgi de la montagne de Julie C. Fortier, 2018
L’artiste Fortier s’est fait une spécialité de travailler l’odorat. Pour elle l’odeur est une « invasion de territoire ». Avec cette installation, elle prend notre nez d’assaut en mélangeant des senteurs animales et végétales qui évoquent une forêt de manteaux de fourrure. On n’a jamais vu cette senteur au rayon parfums d’ambiance…
We stopped just here at the time d’Ernesto Neto, 2002
Avec cette œuvre, l’artiste Neto souhaite renverser la hiérarchie plaçant classiquement la vue au-dessus de l’odorat. C’est vrai que ce n’est pas super esthétique ces trucs qui pendent… Nous ne dirons pas ce que ça nous évoque… Bref, ce filet rempli de clou de girofle, cumin, poivre et curcuma est fait pour ravir notre nez bien plus que nos yeux.
Mur de Poil de carotte de Michel Blazy, 2000
En travaillant directement les aliments, l’artiste Blazy laisse ses œuvres à la merci des altérations du temps. Il utilise ici de la purée de carotte directement étalée sur les murs qu’il laisse pourrir tout au long de l’exposition. L’œuvre prend ainsi une odeur de plus en plus prononcée mais pas des plus agréables… On se demande si les riches collectionneurs s’arrachent ce type d’œuvre pour leur salon…