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L’interview de Molière

Saviez-vous que la vie de Molière était entourée de mystères ? Pseudo insolite, malle fantôme, inceste et enterrement en cachette, nous vous révélons tous les secrets de cet écrivain et auteur de génie.


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Plutôt bien conservé pour quelqu'un de 400 ans... - Portrait de Molière - DR

Roger(S) : Salut Molière, ça va ? Euh, ton agent nous a parlé d’un certain JB pour l’interview, c’est un ami à toi ?

Molière : Ah non, c’est moi en fait. Mon vrai nom c’est Jean-Baptiste Poquelin, mais tout le monde m’appelle Molière maintenant.


Roger(S) : Mais le diminutif de Jean-Baptiste c’est plus souvent JB que Molière, non ?

Molière : Oui c’est vrai, mais j’ai changé de nom quand je me suis lancé dans le théâtre. Vous savez, à l’époque les acteurs étaient excommuniés, c’est-à-dire reniés par l’Église. Il était commun de changer de nom pour ne pas déshonorer sa famille. J’ai choisi Molière sans vraiment l’expliquer à qui que ce soit. Hommage à l’écrivain François Molière d’Essertine ou référence à un village du Gard, j’ai laissé planer le mystère…


Roger(S) : Et tu ne veux pas nous révéler la vraie raison de ce choix en exclusivité ? Ça nous aiderait à faire le buzz…

Molière : Non désolé, je préfère garder mes petits secrets.


Roger(S) : Tant pis, on aura essayé… D’ailleurs on a vu que tu aimais te la jouer mystérieux sur d’autres sujets. Parlons de ta naissance par exemple.

Molière : Ah, je vois à quoi vous faites référence… Il existe deux plaques « Ici est né Molière » à Paris, alors que je ne suis né qu’une fois, de toute évidence… En vérité je suis né le 15 janvier 1622 rue Saint-Honoré.


Roger(S) : Ok, revenons au business. Tu étais prof de Français, c’est ça ?

Molière : Euh, non, pas du tout…


Roger(S) : Ah bon ? Mais n’as-tu pas créé la langue de Molière, à savoir le Français ?

Molière : Ah ah, vous m’avez eu les gars… En réalité on devrait dire la langue de Richelieu. C’est lui qui a envoyé des acteurs à travers tout le pays pour répandre la langue Française et l’unifier, effacer les dialectes et les accents. Ma troupe et moi avons participé à ce projet pendant une dizaine d’années.


Roger(S) : C’est vrai que tu as épousé ta fille ? Molière : Comme vous y allez…

Roger(S) : Ta troupe ? Tu étais donc vraiment acteur ?

Molière : Ben oui, ça fait deux fois que je vous le dis… Mais ce n’était pas vraiment prévu. J’ai fait des études de latin, grec et de droit dans l’actuel Lycée Louis-le-Grand. J’avais un destin tout tracé : reprendre l’entreprise de mon père qui m’assurait la position de valet de chambre tapissier ordinaire du roi. Mais j’ai préféré me lancer avec une troupe de comédiens.


Roger(S) : Aïe, le paternel n’a pas dû être ravi… La vie d’artiste…

Molière : On a souvent cette image d’acteur fauché mais ce n’est pas vraiment la réalité. Bon, au début j’ai fait n’importe quoi. Nous avons lancé la troupe de l’Illustre théâtre à Paris avec des tragédies et nous nous sommes vite ruinés. Nos créanciers m’ont fait emprisonner au Châtelet. C’est l’une des pires prisons de Paris, je vous la déconseille…


Roger(S) : Ah c’est amusant, aujourd’hui Châtelet c’est… disons… bref, ça n’a pas beaucoup changé…

Molière : En tout cas mon père m’a rapidement fait libérer. Je ne veux pas jouer les « fils de » mais ça aide d’avoir un père fortuné… La troupe s’est lancée à l’assaut des campagnes avec des comédies et nous avons rapidement obtenu la protection du Prince de Conti puis de Philippe d’Orléans, le frère du roi. Cela nous a permis de vivre très aisément.


Roger(S) : Les affaires roulaient finalement. Et puis on a entendu dire que tu avais fait bonne impression au roi Louis XIV.

Molière : Oui c’est vrai. Nous sommes devenus la troupe officielle du roi. Il a même parrainé mon fils, c’est dire si j’étais reconnu. Et puis mes pièces séduisent encore la France entière, je suis l’auteur le plus joué à la Comédie Française. On compte plus de 33 000 représentations de mes pièces contre 8 000 pour Corneille…


Roger(S) : Dis donc, tu as l’esprit de compétition on dirait…

Molière : Avec Corneille c’est compliqué… Lorsque je m’installe à Rouen, le fief du dramaturge, j’ai 36 ans et tout à prouver, je ne lui fais pas peur. Du haut de ses 62 ans, il est à l’Académie française et surfe sur le triomphe de son Cid. Il accepte même de coécrire Psyché. Mais je me suis moqué de sa pièce Andromaque dans La Folle querelle. Depuis, on ne se parle plus vraiment bizarrement… Ça n’a pas empêché l’écrivain Pierre Louÿs de prétendre en 1919 que mes pièces avaient été écrites par Corneille.


Roger(S) : Ah bon, mais sur quoi basait-il une telle accusation ?

Molière : Depuis une étude stylistique a prouvé que mes chefs-d’œuvre étaient bien de moi. Le problème c’est que tous mes manuscrits ont disparu, ça a créé le doute chez certains.


Roger(S) : Aucun manuscrit, aucune lettre, aucun écrit ? Comment est-ce possible ?

Molière : Il parait que ma femme a vendu le coffre contenant mes textes… Une légende raconte qu’un paysan en charrette se serait présenté à la BNF avec une malle remplie de textes écrits de ma main mais que personne n’était là pour le recevoir. Il est reparti avec cette « malle fantôme » …


Roger(S) : Tiens, puisque tu parles de ta femme… C’est vrai que tu as épousé ta fille ?

Molière : Comme vous y allez… Non pas du tout. Je suis longtemps sorti avec Madeleine Béjart, l’une des stars de notre troupe de théâtre. Et finalement, j’ai décidé d’épouser sa fille, Armande Béjart, née d’une précédente relation de Madeleine avec le Comte de Modène. Elle avait 20 ans de moins que moi. Montfleury, un comédien du roi, a écrit à Louis XIV que j’épousais ma fille. Heureusement, le roi a répondu qu’il serait témoin de mon mariage.


Roger(S) : Ok, ça reste limite… Tu connais Woody Allen ? Il a fait pareil… Bref, plutôt utile d’avoir le roi dans sa poche, ça permet de faire n’importe quoi impunément.

Molière : Oh, ne croyez pas ça. Quand Le Tartuffe est joué en mai 1664, ma comédie est rapidement interdite. Le Clergé était offusqué que l’on puisse se moquer d’un homme de foi. J’ai été obligé de modifier la pièce, rebaptisée L’imposteur, pour qu’elle parle d’hypocrisie. Rien à faire, l’archevêque de Paris menace d’excommunion toute personne qui irait la voir. Ce n’est qu’en février 1669 que l’on joue ma pièce Le Tartuffe ou l’Imposteur. Elle bat alors des records de recettes et de longévité avec 72 représentations d’affilée.


Roger(S) : Quelle épop…

Molière : Attendez, je n’ai pas fini. Un an plus tard en 1665, j’écris Dom Juan. Cette pièce ne respecte pas les règles du Théâtre Classique et notamment l’unité de lieu avec un lieu différent dans chaque acte. L’Église y voit une apologie du libertinage et l’interdit jusqu’en 1841…


Roger(S) : Bon, les prêtres n’étaient pas tes amis… Tu en avais quand même ?

Molière : Lully, bien sûr, c’est un peu mon binôme de boulot. C’est lui qui s’est chargé de toutes les musiques de mes pièces. Bon, à part Le malade imaginaire… On était fâchés.


Roger(S) : Qu’est-ce qui s’est passé ?

Molière : Il en avait marre de jouer le faire-valoir… En 1672 il a obtenu l’interdiction de la musique au théâtre mais j’ai eu un passe-droit du roi pour garder violons et chanteurs. Il a quand même réussi à tirer son épingle du jeu après mon décès en créant l’Opéra…


Roger(S) : Ah mince, t’es mort ? C’est vrai qu’on te trouvait un peu pale…

Molière : Ben quand même les gars, faites les calculs. On a fêté mes 400 ans le 15 janvier 2022… Bref, tout le monde dit que je suis mort sur scène mais ce n’est pas tout à fait vrai. Le 17 février 1673 je suis pris d’une quinte de toux en jouant le Malade imaginaire. Après la représentation, je suis raccompagné chez moi et m’éteins dans mon lit.


Roger(S) : Vu ce qu’ils ont fait pour Johnny, tu as dû avoir droit à un enterrement de folie.

Molière : Au contraire… Les acteurs n’ont pas droit à une sépulture s’ils n’ont pas renié leur profession avant de décéder. Personne n’a accepté de venir me confesser… C’est mon épouse qui a obtenu du roi que l’on m’enterre le 21 février au cimetière Saint-Joseph. Cela s’est fait de nuit, dans le plus grand secret et sans cortège.


Roger(S) : Du coup c’est là-bas que l’on peut te rendre visite ?

Molière : Non, mon corps a été déplacé au Père Lachaise en 1817. Enfin bon, personne ne sait s’il s’agissait bien de mon corps… Du coup c’est assez amusant ces débats sur mes restes pour la campagne présidentielle de 2022.


Roger(S) : Quels débats ?

Molière : L’acteur Francis Huster demande à ce que mon corps soit déplacé au Panthéon. Valérie Pécresse et Anne Hidalgo ont repris l’idée mais le gouvernement Macron refuse vu que le Panthéon n’accueille que des célébrités post Révolution. J’aurais trouvé ça drôle qu’ils déplacent mon corps au Panthéon sans être sûrs que ce soit bien moi…


Roger(S) : Toujours aussi taquin ce Molière… Merci pour ta venue.




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