Saviez-vous que les Tortues Ninja portaient des noms d’artistes de la Renaissance parce que Splinter, le rat qui les adopte, avait un livre sur cette époque ? Donatello, Leonardo, Michelangelo et Raphaël ça en jette…
Roger(S) : Salut Michel, on peut t’appeler Michel ?
Michel-Ange : Ben mon nom c’est plutôt Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni, mais en France on m’appelle Michel-Ange. A bien prononcer Mickel-Ange, personne ne m’appelle Michel à ma connaissance…
Roger(S) : Ah ok, désolés. Tu sais nous l’Italie on ne maîtrise pas trop, c’est bien loin de Paris… Du coup si tu peux nous en dire un peu plus sur toi…
Michel-Ange : Pas de soucis. Moi je suis né à Caprese, pas très loin de Florence en 1475, en plein « Quattrocento » finalement. Vous allez tiquer sur ce mot italien… Je m’explique : le « Quattrocento » correspond au XVème siècle, c’est l’âge d’or de l’Art Renaissance en Italie. Du coup rien d’étonnant à ce que je sois devenu un grand artiste.
Roger(S) : Ah mais oui, nous avons même un article sur ce mouvement… Un grand artiste ? C’est vrai que ton nom nous dit quelque chose mais vu que c’est aussi une Tortue Ninja nous avions un doute… Comment tu t’es fait connaître déjà ?
Michel-Ange : J’ai grandi chez un tailleur de pierres, du coup je me suis rapidement essayé à la sculpture. Laurent de Médicis m’a alors pris sous son aile. Un Médicis comme mécène, ça aide pas mal à se faire connaître… Mon talent a été pleinement reconnu quand j’ai réalisé La Pietà. Enfin, j’ai dû lui donner un petit coup de pouce…
Roger(S) : Ah oui, qu’est-ce que tu veux dire ?
Michel-Ange : Ben j’avais entendu un visiteur se tromper et attribuer cette sculpture à un autre artiste. Du coup je suis revenu une nuit pour signer cette œuvre et m’assurer que plus personne ne ferait l’erreur. C’est la seule que j’ai signé, après ça mon art a été suffisamment reconnu pour que je n’ai plus à inscrire mon nom sur mes sculptures. Ce n’est pas pour me vanter, à l’époque on disait mon art supérieur à celui de De Vinci et Raphaël… Après ça j’ai même été nommé peintre, architecte et sculpteur pour le Vatican. Si vous avez voyagé un peu en Italie, vous avez peut-être vu La Création d’Adam au plafond de la Chapelle Sixtine au Vatican ou mon David géant à Florence.
Roger(S) : Sacrés chefs-d’œuvre… Mais il y a beaucoup de corps dénudés dans tes œuvres, ça ne posait pas de problème à l’époque ?
Michel-Ange : C’est vrai. Il faut dire qu’à la Renaissance les artistes s’intéressent beaucoup à l’anatomie. J’ai eu la chance d’assister aux dissections publiques de De Vinci à Florence pour gagner en précision dans ma représentation des corps. Et puis, mon homosexualité m’a poussé à travailler l’esthétique masculine et à chercher la représentation d’un idéal de beauté. C’est ce que représentent pour moi David ou l’homme au cœur de La Création d’Adam.
Roger(S) : Oh ils représentent un idéal masculin pour bien du monde si tu veux notre avis… Mais tu devais te cacher à l’époque pour éviter les problèmes ?
Michel-Ange : L’homosexualité n’était pas bien vue donc la mienne était souvent masquée dans mes biographies. Mais bon, on la devinait à demi-mots. Et puis j’ai quand même dédié un certain nombre de poèmes à Tommaso dei Cavalieri dont j’étais follement amoureux. Entre ça et mes hommes nus à répétition, j’étais sans doute un peu grillé…
Roger(S) : C’est vrai que tu as surtout représenté des hommes nus, pas tellement de femmes…
Michel-Ange : Ça c’est parce que vous ne connaissez pas ma version de la Chapelle Sixtine. On a demandé à un de mes assistants de modifier quelques détails du Jugement dernier qui choquaient la morale de l’époque… C’est vrai que ma Sainte Catherine était nue à quatre pattes devant mon Saint-Blaise et qu’ils avaient l’air bien occupés mais bon… Du coup Daniele Da Volterra a rhabillé Catherine et tourné le regard de Blaise vers Dieu, c’était plus sage. Bon au final, c’est à lui que ça n’a pas réussi, il s’est attiré les foudres de nos collègues et a été surnommé le « faiseur de braguette » pour le reste de sa carrière…
Roger(S) : Ah, c’est la hantise des artistes de voir leurs œuvres altérées ou abimées…
Michel-Ange : De ce côté-là, c’est La Pietà qui a le plus morflé… Vous n’êtes pas au courant ? En 1972 un Hongrois instable s’est jeté sur ma sculpture avec un marteau en criant qu’il était Jésus ressuscité… Heureusement ils ont réussi à la restaurer.
Roger(S) : Mais comment tu es au courant de tout ça, tu traines encore dans les parages ?
Michel-Ange : Oh vous savez, moi je suis mort en 1564… Au début j’étais enterré à Rome mais mon neveu m’a fait transférer en secret à Florence. Du coup je suis un peu loin de ma Pietà mais je me tiens informé de ce que deviennent mes créations…
Roger(S) : Ah mais du coup tu es mort à 88 ans ?! Pas mal pour l’époque… En tout cas merci pour toutes ces révélations, c’était top.
La culture sur le terrain : Ou pas...
En fait Michel-Ange ne s'est pas trop baladé en dehors de l'Italie, du coup mieux vaut rester dans son canapé et continuer de faire le plein de culture qu'on comprend.
Copyrights :
La Pietà, Michel-Ange, 1500 - DR
David, Michel-Ange, 1504 - Galleria dell'Accademia, Florence
La Création d’Adam, Michel-Ange, 1510 – Dr
Le Jugement Dernier, Michel-Ange - DR
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