S’il y a bien une chose dont nos amis belges sont fiers, c’est de leurs frites. Et il faut bien admettre qu’elles sont particulièrement goûteuses… Le hic, c’est que les frites n’ont rien de belge, elles sont en réalité tout ce qu’il y a de plus françaises.
Pourtant, en 1980, un historien belge nommé Jo Gérard découvre un manuscrit datant de 1781, qui mentionne que dans la ville de Namur, on fait frire des morceaux de pomme de terre. De là à en déduire que la frite est née en Belgique, il n’y a qu’un pas, que l’historien franchira.
Ses conclusions, publiées en 1984, auront de sacrées répercussions. On lance alors de grandes campagnes de promotion de la frite comme chef-d’œuvre du patrimoine immatériel belge. En 2008, un musée de la Frite est ouvert à Bruges et le 1er août devient officiellement la journée de la frite belge.
Aujourd’hui encore, la frite est revendiquée comme d’origine belge, y compris par des organismes sérieux comme l’office du tourisme de Flandre.
Pourtant, en 2011, l’historien Pierre Leclerc a démontré que la frite était en réalité née à Paris. En effet, l’authenticité du manuscrit de Jo Gérard a été remise en cause et des écrits montrent que les vendeurs de beignets installés sur le Pont-Neuf sont les premiers, vers 1780, à avoir l’idée de plonger des tranches de pommes de terre dans la friture.
Les frites allongées que l’on connait aujourd’hui apparaissent une quarantaine d’années plus tard, toujours à Paris. Et ce n’est qu’en 1840 qu’un émigré bavarois ayant travaillé dans une rôtisserie de Montmartre s’installe à Bruxelles et ouvre la première baraque à frites du pays.