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L’interview de Champollion

Saviez-vous que Champollion était passé de cancre à maître de l’Égyptologie grâce au soutien de son frère ?


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Sympa la barbichette... - Portrait de Champollion - DR

Roger(S) : Salut, alors c’est toi Champollion ?

Jean-François : Oula, vous savez on est nombreux chez les Champollion… Moi c’est Jean-François Champollion ou Champollion le jeune.


Roger(S) : Ah mais alors Champollion le vieux c’est ton père ?

Jean-François : Euh, non, je pense que ce serait plutôt mon grand frère mais je ne sais pas si on l’appelle vraiment comme ça… En fait mon père Jacques Champollion a eu huit enfants avec ma mère dont Jacques-Joseph, mon grand frère et moi, logique, douze ans plus tard.


Roger(S) : Douze ans d’écart ? Ce n’est pas commun…

Jean-François : C’est vrai, c’est une drôle d’histoire d’ailleurs. La légende veut que ma mère souffrait de rhumatisme et avait du mal à se déplacer. C’est un paysan qui l’aurait guérie et lui aurait prédit la naissance d’un fils alors qu’elle avait 48 ans. Je suis né un an après, le 23 décembre 1790 à Figeac, d’où la différence d’âge avec mon frère…


Roger(S) : Et vous vous entendiez bien malgré cette différence d’âge ?

Jean-François : Oui, c’est lui qui m’a pratiquement élevé jusqu’à son départ à Grenoble en juillet 1798 après quoi il s’est occupé de moi par correspondance. Ce n’était pas une mince affaire…


Roger(S) : Ah oui, tu étais du genre mauvais élève ?

Jean-François : Oui plutôt, j’étais nul en orthographe et en maths à l’école. Pourtant j’avais fait des débuts prometteurs en apprenant à lire en autodidacte. Heureusement je me suis amélioré et j’ai pu intégrer le lycée impérial de Grenoble créé par Napoléon. Mais je n’y étais pas très heureux car la discipline militaire ce n’était pas pour moi, j’étais très turbulent et j’avais soi-disant mauvais caractère… Et puis j’étais gêné de devoir demander tant d’argent à mon frère qui avait peu de richesse…


Roger(S) : Ah, c’est donc un mauvais souvenir ?

Jean-François : Oui et non, j’y ai quand même étudié les langues anciennes. C’est là que j’ai commencé à plonger dedans… Mon frère était à l’Académie delphinale et en 1804 il y fait une communication sur la Pierre de Rosette. A partir de là, l’Égypte est passée au centre de nos conversations. Je voulais poursuivre mes études à Paris mais j’ai détesté cette ville pluvieuse et sa démesure.


Roger(S) : Aïe, tu sais que tu ne marques pas de points en critiquant notre chère ville…

Jean-François : Chacun son truc… Mais on peut réussir sans aimer Paris. En 1807 j’ai présenté à Grenoble un Essai de description géographique de l’Égypte avant la conquête de Cambyse qui me permettra d’être élu à l’Académie des Sciences et des Arts. J’étais passionné par l’étude de l’Égypte, on peut dire que je suis le père de l’égyptologie. Je voulais absolument comprendre cette civilisation, ses coutumes et sa langue. J’ai fini par obtenir une copie de la Pierre de Rosette grâce à un ami collectionneur.


Roger(S) : Pardon mais la Pierre de Rosette, comme le saucisson ?

Jean-François : Ahah, pas mal celle-là, je vous l’accorde. Il s’agit d’une pierre trouvée en Égypte dans la ville de Rosette, sur laquelle on retrouve trois versions d’un même texte, dont une en hiéroglyphes. Nous savions que c’est en comparant ces textes que nous allions finir par déchiffrer cette langue. Mais j’ai eu chaud, nous étions plusieurs sur le coup et j’ai bien cru qu’Etienne Quatremère allait me passer devant… Quand j’ai enfin compris en 1822, j’ai annoncé « Je tiens l’affaire », une citation devenue célèbre parait-il.


Roger(S) : Déchiffrer ces petits dessins… Tu dois être fier de toi.

Jean-François : Oui c’est vrai, j’ai laissé ma marque dans l’Histoire. En 1824 j’ai été nommé conservateur du musée égyptien, c’est-à-dire des futures collections antiques du Musée du Louvre, par Charles X. Celui-ci m’a aussi remis la Légion d’Honneur en 1825 pour mes recherches. C’est aussi moi qui ai choisi le plus vieux monument de Paris…


Roger(S) : Ah bon ? Alors là, on sèche, de quoi tu parles ?

Jean-François : Le temple du Louxor a été érigé sous Ramsès II et était orné de deux obélisques. En 1830, lorsque Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte offre ces deux obélisques à la France, c’est moi qui ai choisi lequel transporter en premier. Il est devenu l’obélisque de la Concorde et le second est finalement resté en Égypte, pays auquel il a officiellement été rendu par Mitterrand en 1981. C’est donc moi qui ai choisi notre plus ancien monument, datant du XIIIème siècle avant Jésus Christ.


Roger(S) : Décidément, tu as réussi à te faire une sacrée place dans l’Histoire…

Jean-François : Oui mais je dois beaucoup à mon frère. Après ma mort, il a tout fait pour que mes recherches inachevées soient publiées et que mon travail devienne célèbre. Il s’est occupé d’honorer ma mémoire jusqu’à sa mort 35 ans après moi, à 90 ans, quitte à se sacrifier.


Roger(S) : Oui, c’est vrai qu’on ne savait pas vraiment que ton frère avait joué un tel rôle… Mais tu es mort du coup ?

Jean-François : Oui, le 4 mars 1832, deux ans après mon voyage en Égypte… Je n’ai d’ailleurs pas eu le temps de terminer mes recherches avant mon décès. Certains pensent que c’est le choléra, d’autres une infection contractée en Égypte ou encore la maladie de Charcot. Bon, je ne sais pas trop mais peu importe, le résultat est le même…


Roger(S) : On imagine que tu te reposes à Figeac ou Grenoble depuis ?

Jean-François : Non, j’ai demandé à être enterré près de mon ami et soutien Joseph Fourier au Père Lachaise à Paris.


Roger(S) : Ah comme quoi, tu auras fini par adopter Paris… Merci d’être venu nous raconter ton histoire.



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