Saviez-vous qu’une œuvre d’Art pouvait être aussi drôle que nous ? Enfin, quasi-presque…
L’Art est souvent perçu comme une affaire sérieuse, voire trop sérieuse.
Si l’humour a du mal à se faire une place dans le monde de l’Art, c’est qu’il en a longtemps été exclu. En effet, au Moyen-Âge, l’Art est lié à la religion et aux grandes personnalités historiques tels que les rois. Autant dire qu’il vaut mieux éviter de plaisanter si on ne veut pas finir sur le bucher…
Avec le temps, on voit bien apparaitre quelques caricatures mais elles restent en marge de l’Art avec un grand A.
👉 L’apparition de l’humour absurde dans l’Art moderne
Ce n’est qu’à partir des années 1850, avec l’avènement de l’Art moderne, que l’on voit apparaître les premières œuvres humoristiques reconnues comme des chefs-d’œuvre.
Le mouvement Dada est l’un des premiers à rompre avec les convenances en laissant toute sa place au hasard et à la spontanéité créative. Ces œuvres absurdes et grotesques marquent les débuts de l’humour dans l’Art comme L.H.O.O.Q, une version moustachue de La Joconde, signée par Duchamp.
Avec le Surréalisme qui se concentre sur les rêves et le subconscient, on découvre des œuvres de style « L’artiste a fumé la moquette ? » pleines d’un humour décalé. On peut par exemple citer le Téléphone homard de Dali.
Bon, ce n’est peut-être pas la grosse poilade, mais ça reste une forme d’humour…
👉 Un humour plus contestataire dans l’Art contemporain
A partir des années 1950, L’Art contemporain amène une nouvelle révolution. Il s’agit de remettre totalement en question l’ordre établi et le statut d’œuvre d’art.
Dans le Pop Art, Warhol crée Oxidation Painting en urinant sur une toile pour lui donner l’allure d’un Pollock, un artiste très en vogue qui faisait couler de la peinture sur ses toiles.
Dans le mouvement de l’Arte povera, qui emploie des matériaux dégradables, on retrouve également de petits plaisantins comme Manzoni qui présente Merda d’artista en 1961. Nous ne vous ferons pas l’offense de préciser ce que cette boîte de conserve contient…
Cet humour contestataire assez « pipi, caca » qui se moque du marché de l’Art traversera les années. On le retrouve par exemple chez Delvoye qui présente en 2000 Cloaca, une machine reproduisant le système digestif humain.
Si vous n’êtes pas fan de ce genre d’humour, pas de panique, certains artistes contemporains ont pris d’autres directions pour questionner la définition de l’Art. C’est le cas de Cattelan qui fait d’une banane scotchée sur un mur une œuvre vendue pour 120 000 dollars ou du street-artiste Banksy qui a créé une œuvre qui s’est auto-détruite lors de sa vente après avoir été adjugée à 19,5 millions d’euros.