Saviez-vous qu’être Italien pouvait vous permettre d’avoir votre propre salle au musée ? Bon, encore faut-il avoir le talent de Modigliani…
Archives / Du 17 juin au 31 octobre 2021

Avec un nom pareil, à l’expo « Chagall, Modigliani, Soutine … », on s’attend à trouver du Chagall, du Soutine et du Modigliani. Plutôt logique… Mais il n’y aura pas qu’eux, bien au contraire, on y croise par exemple Sonia Delaunay, ainsi que d’autres artistes moins célèbres comme Freundlich, Kisling ou Zadkine.
C’est le sous-titre de l’exposition, « Paris pour école, 1905-1940 », qui révèle le vrai sujet mis en lumière au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. Ben oui, c’est tout de suite plus clair. Ou pas…
En fait ce sont les artistes juifs de l’École de Paris qui sont mis en avant, c’est-à-dire les artistes juifs étrangers venus à Paris entre 1905 et 1914 et qui en feront la capitale des arts jusque dans les années 40.
Cet attrait des artistes pour la capitale française prend racine dans l’Exposition Universelle de 1900 qui a mis Paris au 1er plan de la scène artistique. Très vite de grands artistes comme Picasso s’installent dans la capitale et en font une destination de choix pour les jeunes à la recherche de mentors.
Ils se retrouvent à la Ruche, un grand atelier dans le 15ème, ou à Montparnasse , au café du Dôme ou de la Rotonde et autres lieux branchés de l’époque, et laissent libre cours à leur créativité.
L’expo vous propose de découvrir la diversité des créations de l’époque. Des œuvres très colorées d’artistes inspirés par la première exposition des Fauves et donc le travail de Matisse, côtoient des toiles plus sombres qui annoncent l’arrivée de la 2nde Guerre mondiale.
Une petite salle est également consacrée au travail de Modigliani, mis à part car il est l’un des rares juifs italiens de l’École de Paris, la majorité d’entre eux provenant plutôt d’Europe de l’Est. Ça paye d’être Italien… On reconnait facilement ses portraits très longilignes et ses personnages aux airs maussades. Bucolique…
L’exposition se termine sur le départ de nombreux artistes vers les États-Unis à la veille de l’Occupation allemande. On y découvre notamment un poème de Chagall en yiddish et sa traduction, heureusement, dédié aux artistes martyrs, ainsi qu’une lettre très touchante de Kisling à sa femme indiquant qu’il a « le cafard de foutre le camp », mais qu’il pense avoir raison de le faire. On ne pourra pas lui donner tort…
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan, 71 Rue du Temple, 75003 Paris
Entrée : 10€ - tarif réduit : 7€
Du mardi au vendredi de 11h à 18h et le week-end de 10h à 18h
Fermé le lundi
Sur réservation uniquement
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