Saviez-vous qu'hier comme aujourd'hui, les Parisiens avaient une grande descente ?
Si vous n’êtes pas parisiens, il y a peu de chance que vous ayez déjà entendu parlé de la Courtille. Si vous êtes parisiens non plus d’ailleurs, car à peu près personne ne se souvient de ce quartier légendaire de Paris situé dans Belleville, qui n’était pas encore dans Paris d’ailleurs…
Nous sommes avant 1860. A cette époque le Mur des Fermiers Généraux entoure Paris. Cette enceinte fiscale sépare Paris des villages alentours que sont Belleville, Vaugirard, La Villette ou encore Ménilmontant.
Pour se divertir, les Parisiens n’ont pas une offre de loisirs importante comme c’est le cas aujourd’hui. Il y a bien sûr une petite balade dans la ville, mais elle est sale et pas si accueillante, enfin façon de parler, qu’aujourd’hui. Il reste donc un loisir universel qui a traversé les âges. S’encanailler dans des bars et se mettre minable.
Avant, pour s'amuser, il fallait se rendre en banlieue. Autres temps, autres moeurs...
A cette époque, le must est de se diriger vers les portes de Paris et de franchir l’enceinte. Et là, miracle, tout est moins cher puisque les taxes ne s’appliquent pas en dehors du mur.
Le quartier de la Courtille à Belleville devient un des lieux favoris des Parisiens.
Il est d’ailleurs intéressant de se pencher sur l’origine de son nom. Une courtille était un jardin de ferme. Belleville a effectivement longtemps été une zone agricole et possédait de nombreuses vignes. Un petit vin, le Guinguet, était produit sur place. Tous les ingrédients sont réunis pour en faire un lieu festif…
Si ces zones de loisirs étaient présentes à chaque porte, celle de Belleville est restée dans les mémoires pour sa fameuse descente de la courtille. Chaque année, pendant le Carnaval de Paris, une foule en délire, bourrée quoi, descendait la Courtille. Ambiance garantie.
Aujourd’hui, il ne reste rien d’époque, les seules traces visibles sont les panneaux « Histoire de Paris » qui jalonnent le début de la rue de Belleville. Vous trouverez sur la carte de l’article les emplacements qui gardent la mémoire de cette époque.