Saviez-vous que les miracles à Paris, c'est possible ? On ne parle pas de trouver un serveur aimable, il ne faut pas charrier quand même...

Aujourd'hui, nous vous proposons de nous intéresser aux Cours des Miracles, une des spécialités de Paris pendant des années.
Jusqu’au travaux d’Haussmann à partir de 1852, Paris avait une physionomie moyenâgeuse. Dis autrement, c’était une ville sale, peu sûre avec des méandres de petites rues inaccessibles.
Une des spécialités de la ville était le crime avec ses voleurs, ses mendiants et autres individus peu recommandables. Il s’agissait même de métiers à part entière avec sa hiérarchie et ses spécialisations. Pêle-mêle, on peut citer « les francs mitoux », faux épileptiques ou encore « les Milliards », voleurs de provisions.
Ceux qui nous intéressent ici sont « les piètres », de faux estropiés. Des quartiers entiers, inaccessibles aux forces de l’ordre, leur servaient de refuge. Après le travail, en rentrant chez eux, les infirmes redevenaient valides. A leur décharge, c’est important de séparer la vie professionnelle et la vie privée. Il n’y a aucune raison de se priver d’une jambe à la maison si on en a vraiment deux.
Quoi qu’il en soit, ce phénomène miraculeux de guérison a donné leur nom à ces quartiers déshérités, « Cour des Miracles ».
Pour mettre fin aux cours des miracles, Louis XIV nomme de la Reynie. Pas vraiment un plaisantin puisque 60 000 voyous finissent aux galères...
On parle généralement de « La Cour des Miracles », celle popularisée par Victor Hugo dans son roman Notre-Dame de Paris. En vérité, s’il y en avait une très grande du côté de la rue du Caire, on en dénombrait plus de dix au total.
Il faudra attendre Louis XIV et la création de la police de Paris avec Nicolas de la Reynie pour que ces zones de non droit commencent à être éradiquées. D’ailleurs, soulignons que De la Reynie n’était pas vraiment un plaisantin car plus de 60 000 truands seront arrêtés et envoyés aux galères. Il faudra attendre encore de nombreuses années pour que le phénomène soit totalement éradiqué.
Pour vous y retrouver, nous vous indiquons sur la carte l’emplacement des principales cours des miracles. Certaines se situaient d’ailleurs dans des quartiers aujourd’hui extrêmement chics de Paris et on a du mal à imaginer le Paris différent de l’époque.