Saviez-vous que les Natures mortes pouvaient être beaucoup plus que de simple corbeille de fruits en peinture ?
Du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023
Quand on pense Nature morte, on pense soit aux conséquences du réchauffement climatique, soit aux peintures de corbeilles de fruits du XVIIème siècle. Dans tous les cas, ça ne semble pas très funky… Alors quand on nous annonce une grande exposition sur l’histoire de la Nature morte au Musée du Louvre, on doit bien avouer que nous ne sautons pas franchement de joie…
En réalité, cette exposition nous a complètement fait changer d’avis en nous démontrant tout l’intérêt des Natures mortes qui vont bien au-delà des peintures de fruits et légumes. D’ailleurs, si l’expo s’intitule « Les choses » et pas « Nature morte », ce n’est pas pour rien. En effet, ce genre a longtemps été considéré comme mineur et son nom n’a jamais satisfait personne.
La Nature morte ne se contente pas de montrer des fruits, il s’agit d’un genre qui donne à voir toute sorte de choses assemblées en un certain ordre par l’artiste. On découvre ainsi dans l’exposition près de 170 œuvres représentant aussi bien des légumes, de la viande que des objets du quotidien comme des livres, de l’argent ou des meubles. Mais attendez-vous aussi à quelques rencontres surprenantes comme des insectes morts, des membres humains, un poulet géant ou un crâne infesté d’asticots. Bucolique…
En effet, le Louvre nous présente des artistes de l’Antiquité à l’Art contemporain dans une disposition non pas chronologique mais thématique. Ce mélange des époques et des styles permet de faire dialoguer des « vieux de la vieille » comme Rembrandt avec des artistes plus « punks » comme le photographe Serrano ou le peintre Buffet.
Oui, car nous ne l’avons pas précisé mais le Louvre ne s’est pas fichu de nous. Bon, en même temps, le Louvre fait rarement des expositions de demi-rigolo… Le musée a invité un paquet de stars de l’Histoire de l’Art tels que Matisse, Magritte, Picasso, Spoerri, de la Tour, Duchamp ou encore Arcimboldo. Pas des petits plaisantins…
Parmi nos œuvres préférées, attardez-vous sur le poulet plus vrai que nature de Ron Mueck qui attire notre attention sur les conséquences de la grippe A, les membres humains que Géricault emprunte à la morgue pour préparer son célèbre Radeau de la Méduse ou encore l’échoppe de bière à queue d’écureuil de Meret Oppenheim qui nous alerte sur la misogynie que subissent les femmes artistes. Et si vous ne comprenez pas spontanément le sens de toutes ces « choses », n’hésitez pas à lire les explications sur les cartels de chaque œuvre qui ont le mérite d’être claires et concises.
Le truc en plus :
Vous n’y avez peut-être pas vraiment fait attention, mais une œuvre de Barthélémy Toguo est présentée sous la pyramide à l’entrée du Louvre. Cette œuvre fait plus ou moins partie de l’expo, elle en est en tout cas un prélude. En effet, Le pilier des migrants disparus est constitué de magnifiques ballots colorés qui représentent les bagages faits de matériaux de fortune des exilés.
Musée du Louvre
Rue de Rivoli, 75001 Paris
Entrée 17€ - gratuit –26 ans
Du mercredi au lundi de 9h à 18h
Fermé le mardi
