Quand ?
1967-1972
Où ?
En Italie
Qui ?
Alighiero Boetti, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Giovanni Anselmo, Mario et Marisa Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto…
Quoi ?
L’Arte Povera, que l’on peut traduire par Art pauvre, est un mouvement qui n’utilise que des matériaux pauvres. Un terme qui n’a rien de péjoratif mais qui désigne les matières qui risquent de se dégrader ou qui sont compliquées à déplacer. Bref, nous allons parler ici d’artistes qui ont envie d’emmerd… euh, d’enquiquiner les collectionneurs.
En pleine période d’industrialisation et d’américanisation du monde, deux mouvements se développent pour faire face au Pop art qui joue avec les codes de la société de consommation. Nous avons d’un côté l’Art minimaliste qui utilise des matières industrielles brutes et de l’autre l’Arte povera qui emploie des matériaux naturels jugés « pauvres » comme la laine, les légumes, la paille ou le bois. Né en Italie, ce dernier vise à repartir à zéro en se détachant du capitalisme et des codes du marché de l’art.
Les artistes utilisent ainsi volontairement des matériaux biodégradables tels que de la salade, ou qui se déplacent difficilement comme dans Un mètre cube de terre, ce qui rend difficile la vente sur le marché de l’Art. Le but est de ne plus voir l’œuvre d’art comme un produit de consommation. Bon, vous vous en doutez, les collectionneurs ne se sont pas laissé démonter et ont trouvé des solutions en remplaçant par exemple la salade une fois flétrie…
C’est le cas dans l’une des œuvres les plus représentatives de l’Arte povera : Structure qui mange de Giovanni Anselmo où une salade coincée entre deux blocs de granit et maintenue par un fil de cuivre se flétrit jusqu’à ce que la tension exercée sur le fil ne soit plus assez forte et laisse tomber le plus petit des deux blocs.
Officiellement le mouvement de l’Arte povera ne dure que 5 ans et n’inclut que 12 artistes dont une femme, Marissa Merz. Ça c’est selon la définition de Germano Celant en 1967. En réalité, le mouvement perdure bien plus longtemps avec des artistes officieux et influence même le Land art, un mouvement qui vise à expérimenter une œuvre en pleine nature.
Combien ?
Il est difficile de donner une estimation précise des œuvres de ce mouvement car il n’y a pas vraiment eu de ventes records qui fassent jaser dans le milieu. Mais pour avoir un ordre d’idées, disons qu’une sculpture de Pistoletto peut monter à 100 000 euros.
Le saviez-vous ?
Comme souvent dans l’Art contemporain, la critique facile qui nous vient spontanément est « Mon enfant aurait pu le faire ». Oui mais voilà, notre enfant n’en a pas eu l’idée. S’il n’y a pas besoin de technique dans la réalisation de l’œuvre d’art, la technicité réside dans la performance de la création.
Copyrights :
Michelangelo Pistoletto – Vénus aux chiffons, 1967
Giovanni Anselmo – La structure qui mange, 1968
Michelangelo Pistoletto - Labyrinthe
Giuseppe Penone – Soffio 6, 1978
Pino Pascali - Trap, 1968, Tate Modern
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