Face à certaines œuvres d’art de style « L’artiste n’avait peut-être pas les yeux en face des trous », on est tenté de se demander où est passée la beauté. Pourtant, la beauté esthétique n’est pas un critère essentiel en art, bien au contraire.
On entend déjà les mauvaises langues râler « Oui, mais ça, c’est à cause de l’Art contemporain qui a tout bouleversé avec des œuvres qui ne ressemblent à rien ». Si elles n’ont pas totalement tort, elles n’ont pas totalement raison non plus.
En effet, de l’Antiquité à la Renaissance, l’Art sert principalement à rendre hommage aux dieux et aux héros de la mythologie, à commémorer les événements importants ou à représenter les figures du pouvoir.
Si les œuvres d’Art peuvent servir à embellir les lieux de culte ou les bâtiments publics, la beauté n’est pas leur seule finalité. Le beau ne devient la vocation principale de l’Art qu’au XVIème, avec l’apparition des Beaux-Arts.
Cette recherche de la beauté pour elle-même est remise en cause au XIXème siècle par certains mouvements artistiques. Le Romantisme, par exemple, cherche avant tout à transmettre des émotions.
Mais c’est au XXème siècle que tout bascule définitivement avec l’avènement de l’Art contemporain et de mouvements comme l’Art conceptuel ou le Minimalisme qui remettent en cause la notion même d’œuvre d’Art.
L’Art peut alors être laid, éphémère ou même invisible, tout est permis. Désormais le plus important c’est l’idée de l’œuvre et le message qu’elle peut transmettre. La beauté est totalement optionnelle…